Ce petit rampant rondelet et dentelé à longtemps été dans mon jardin un invité peu apprécié. A l’époque, je me suis longtemps plié en deux pour tirer ce fin cordon parsemé de couronnes vertes et de fleurs délicates. Mais à peine retiré, le vilain se pressait pour réapparaître à d’autres endroits, allongé tel un petit doigt d’honneur, certainement pour me signifier l’absurdité de la tâche accomplie.
Si j’avais su…
En observant d’un peu plus prêt ce petit végétal, j’ai vite compris qu’il était bien plus qu’un pique-terreau et qu’un suce-moelle. Son destin parmi les plantes potagères n’était pas de semer l’anarchie parmi les planches de cultures bien ordonnées, pour autant qu’on le respecte un peu.
Vous connaissez la musique, on cherche sur internet, les sites sont épluchés à la recherche de la moindre information sur la plante, les livres de botanique sortent de leur poussière et hop, voilà notre viridant gringalet de potager devenu parangon de vertus.
Que du bon!
Parce que oui, le lierre terrestre fait pleins de choses pour nous. On l’utilisait à la place du houblon pour brasser d’étranges bières qui ne se font plus (dommage), ses fleurs se mangent en salade, avec le feu et le sucre il se transforme en sirop, il possède des vertus médicinales et évidemment, comme n’importe quelle plante qui porte la mention « comestible », certains se persuadent d’en faire un pesto (j’ai plutôt l’impression sur ce coup là que l’on cherche à masquer le goût dég…original de la plante avec de l’huile et du sel). D’autres usages existent et je vous invite à faire vos recherches sur le sujet.
Toutes ces vertus sont secondaires à la principale qui, selon moi, nécessite de garder notre ami vivant. Avant d’être coupé, défleuré, cuit, hâché, infusé, et j’en passe, ce petit lierre fait un excellent et esthétique couvre-sol d’appoint. Il empêche ainsi d’autres herbes de proliférer et retient l’humidité tout en amenant une fraicheur au sol pour le plus grand bonheur de notre micro-faune candide. Pas belle la vie?

Lierre terrestre couvrant le sol d’une place bordelibucolique
Donc, je dédicace cette petite fiche à mon ami du jardin, espérant ainsi qu’il me pardonne d’avoir arraché ses pairs dans mes potagers antérieurs 😉

Un de mes meilleurs amis du jardin